Deux américaines finissent à Tunis alors qu’elles voulaient un vol « to Nice »
Dans l’univers impitoyable des réseaux sociaux où tout peut devenir viral en quelques heures, une simple erreur de réservation a propulsé deux jeunes Américaines au centre d’une polémique internationale. Brittney Dzialo et son amie ont vécu ce que beaucoup considèrent comme le cauchemar du voyageur moderne : se retrouver dans le mauvais avion, direction un continent qu’elles n’avaient pas prévu de visiter. Gentsu vous raconte tout.
Tout commence par une vidéo TikTok qui cumule aujourd’hui près de 16 millions de vues. On y voit les deux femmes, visiblement paniquées, réaliser qu’elles ne sont pas dans l’avion pour Nice, France, mais bien dans celui pour Tunis, Tunisie. « Is this going to Nice? » demande l’une d’elles à une passagère, qui lui répond avec un sourire amusé : « Tunis, yeah… in Tunisia ». Les rires nerveux qui suivent marquent le début d’une saga qui va bien au-delà d’une simple anecdote de voyage. Ce qui aurait pu rester une histoire drôle à raconter entre amis s’est rapidement transformé en cas d’école sur les privilèges du voyage et les stéréotypes culturels. Car si l’erreur initiale peut prêter à sourire – qui n’a jamais eu peur de se tromper de vol ? – c’est la réaction des deux voyageuses qui a cristallisé les tensions.
Dans leurs vidéos successives, elles décrivent leur « terrible épreuve » avec des mots qui ont hérissé une bonne partie d’internet. L’une d’elles qualifie cette expérience de « la plus horrible de sa vie », se plaignant d’être « dans un pays où ils ne comprennent pas l’anglais », alors même que les images montrent clairement le personnel de l’aéroport leur répondre… en anglais.
Deux américaines finissent à Tunis alors qu’elles voulaient un vol « to Nice »
Les internautes tunisiens n’ont pas tardé à réagir, oscillant entre amusement et agacement. « Notre pays a un nom », écrivent plusieurs d’entre eux, fatiqués de voir la Tunisie systématiquement réduite à « l’Afrique » dans le discours des deux Américaines. D’autres soulignent avec ironie la richesse linguistique de leur pays : « En Tunisie, on parle l’arabe, le français et l’anglais. Courage pour apprendre le français à Nice ! »
Au-delà de l’anecdote, cette histoire soulève des questions plus profondes sur les privilèges liés au voyage. Comme le rappellent les statistiques, 80% de la population mondiale n’a jamais pris l’avion. Pouvoir voyager sans visa entre la Tunisie et la France, même par erreur, n’est accessible qu’à une poignée de détenteurs de passeports privilégiés. Les deux Américaines ont pu transformer leur « cauchemar » en contenu viral rémunérateur, là où d’autres voyageurs auraient simplement dû s’adapter à la situation sans possibilité de médiatisation. Cette asymétrie dans la capacité à faire entendre sa voix sur les réseaux sociaux révèle les inégalités qui structurent notre monde globalisé.
@brittneydzialo_ jet2holiday