10 militants identitaires condamnés à des amendes pour la banderole visant Aya Nakamura
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict ce mercredi 17 septembre concernant l’affaire des militants du groupe identitaire « Les Natifs » qui avaient ciblé Aya Nakamura lors des préparatifs des Jeux olympiques de Paris 2024. Dix des treize prévenus ont été condamnés à des amendes pour injure publique aggravée, tandis que trois autres ont été relaxés. Gentsu vous donne tous les détails.
L’affaire remonte au 9 mars 2024, lorsque des rumeurs circulaient sur une éventuelle participation d‘Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO. Ce jour-là, une dizaine de militants du groupuscule d’extrême droite « Les Natifs » avaient déployé une banderole sur l’île Saint-Louis, au cœur de Paris, avec le message :
Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako.
Cette phrase faisait directement référence au tube « Djadja » de la chanteuse franco-malienne, tout en stigmatisant ses origines maliennes. La photo de cette banderole, diffusée sur les réseaux sociaux du groupe, a généré plus de 4,5 millions de vues selon les données rappelées par le tribunal.
Au-delà de la banderole physique, le compte X (anciennement Twitter) des Natifs avait publié des commentaires particulièrement virulents. Le groupe déplorait de « remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne ». Ces déclarations s’inscrivaient dans une campagne de dénigrement plus large visant Aya Nakamura dans un contexte où sa possible participation aux cérémonies olympiques divisait l’opinion publique.
10 militants identitaires condamnés à des amendes pour la banderole visant Aya Nakamura
Initialement poursuivis pour provocation publique à la haine et injures racistes, les militants ont finalement été jugés pour des faits moins graves. Le tribunal a requalifié les charges en « injure publique aggravée« , estimant que les éléments ne caractérisaient pas une provocation à la haine au sens strict du droit pénal. Cette requalification explique la différence notable entre les peines initialement requises par le parquet – qui allaient de quatre mois avec sursis à quatre mois ferme pour douze prévenus – et les sanctions finalement prononcées sous forme d’amendes.
La condamnation de dix militants sur treize envoie néanmoins un signal ferme contre les dérives racistes, même si la requalification des faits témoigne de la complexité de l’arsenal juridique face à ces nouvelles formes de discrimination en ligne. Aya Nakamura ne s’est pas encore exprimée à ce sujet.
🚨HONTEUX 🚨
Les racistes ayant déployé la banderole contre Aya Nakamura ont été condamnés à seulement des amendes jusqu’à 3k. Trois ont été relaxés.
Le tribunal correctionnel de Paris considère qu’il ne s’agit pas de provocation à la haine en raison de l’origine, l’ethnie, la… pic.twitter.com/ZXIQiZsH9N
— aya base. (@nakamura_base) September 17, 2025