Nassourdine Imavov découvre que son frère a renoncé à l’UFC pour sa carrière
Alors que Nassourdine Imavov s’apprête à affronter le redoutable Caio Borralho lors de l’UFC Paris 4 ce samedi à l’Accor Arena, c’est dans l’ombre que se trouve celui qui a peut-être le plus contribué à son ascension : son grand frère Dagir. En effet, il a renoncé à son rêve pour son frère. C’est lors du documentaire Taper sur les Nerds que le sportif a découvert ce secret longtemps gardé par son aîné. Gentsu vous en dit plus.
L’histoire commence au Daghestan, cette province russe légendaire qui forge des combattants d’exception. Là, deux frères grandissent ensemble, respirent ensemble les arts martiaux, rêvent ensemble de conquérir les sommets de l’octogone. Dagir et Nassourdine Imavov, initiés dès leur plus jeune âge à la boxe anglaise et à la lutte, portaient tous deux en eux la flamme du champion.
Dagir, l’aîné, semblait destiné à une carrière brillante. Rapide, explosif, technique, il affichait un palmarès éloquent : 15 victoires pour seulement 3 défaites chez les -66kg, couronné champion du Centurion FC. À une époque où le MMA était encore interdit en France, il parcourait l’Europe, acceptant des combats à la dernière minute, construisant méthodiquement sa réputation. « Mon objectif aussi c’était la ceinture UFC », confie-t-il aujourd’hui, sans amertume, juste avec la sérénité de celui qui a fait ses choix en pleine conscience.
Le moment le plus saisissant de cette histoire fraternelle survient lors du tournage du documentaire « Taper sur les Nerds« . Nassourdine Imavov découvre alors, devant les caméras, l’ampleur du sacrifice de son aîné. Le choc est visible, palpable. « Wouah… c’est fort », balbutie-t-il, les yeux embués, avant de demander à couper l’enregistrement. « Je suis dégoûté en fait… C’est une dinguerie », souffle-t-il en s’éloignant, submergé par l’émotion.
Nassourdine Imavov découvre que son frère a renoncé à l’UFC pour sa carrière
Cette scène, d’une authenticité rare, révèle la profondeur d’un lien fraternel exceptionnel. Dagir avait tu son sacrifice, préférant agir dans l’ombre plutôt que de risquer de culpabiliser son cadet ou d’influencer ses décisions. « Je devais combattre sur la carte du premier UFC Paris en 2022, mais comme je devais aussi être dans le coin de Nassourdine, je ne voulais pas le déstabiliser, donc j’ai refusé », explique Dagir avec une simplicité désarmante. Cette anecdote résume parfaitement sa philosophie : placer l’intérêt de son frère au-dessus du sien propre.
« S’il atteint son objectif, ce sera comme si moi aussi j’avais la ceinture de l’UFC », confie Dagir, et l’on sent dans ces mots toute la sincérité d’un homme qui a su transformer un rêve personnel en projet familial. Samedi soir, quand Nassourdine Imavov pénétrera dans l’octogone de l’Accor Arena face à Caio Borralho, il ne sera pas seul. Dans son coin, Dagir sera là, portant sur ses épaules le poids de son propre rêve inaccompli et la responsabilité de celui de son frère. Samedi soir, deux hommes monteront sur le ring, mais un seul combattra. L’autre, dans l’ombre, vivra chaque seconde avec la même intensité, portant dans son cœur la certitude d’avoir fait le bon choix. Car au-delà des titres et des reconnaissances, Dagir a déjà remporté le plus beau des combats : celui de l’amour fraternel.