« Une malédiction s’exerce sur le rap » : Médine s’exprime sur la difficulté des rappeurs en ce moment
Médine évoque la maturité artistique qu’il atteint à 42 ans, ses projets ambitieux et les défis actuels du rap face à la censure et aux préjugés persistants.
Résumé de l'article
Médine évoque la maturité artistique qu’il atteint à 42 ans, ses projets ambitieux et les défis actuels du rap face à la censure et aux préjugés persistants.
Depuis la parution de son premier album solo en 2004, Médine s’attache à cultiver une plume affranchie et sans compromis. À 42 ans, le rappeur engagé a toujours eu cette réputation d’avoir des punchlines percutantes. Loin d’être à court d’inspiration, il affirme avoir même davantage de choses à dire qu’à ses débuts. "Je reste humble, j’ai encore beaucoup de travail pour continuer à faire de la musique de qualité », estime le rappeur fan d’IAM, NTM, Lunatic, Arsenik et Ideal J, qui refuse de se « reposer sur ses lauriers", a-t-il confié lors d’un récent entretien.
Actuellement en tournée pour défendre Stentor, son 9ème album studio, l’artiste originaire du Havre s’est livré à 78 Actu. Au cours de cet entretien, il a notamment confié qu’il avait encore plein de choses à dire : "J’ai l’impression d’avoir même plus de choses à dire maintenant que j’ai dépassé la quarantaine que quand j’ai commencé ce métier. J’ai un regard plus sensible, avec une maturité qui intervient aussi j’imagine… Je reprends des thèmes que j’ai déjà traités, mais avec plus de recul (…) Je suis toujours passionné. J’ai de vrais projets, je veux changer de format, aller vers le théâtre, mélanger les courants… Je n’ai aucune limite et je ne me sens en aucun cas essoufflé ou épuisé.".
Médine se confie sur les problèmes de censure
Aussi, Médine s’est confié sur les concerts annulés à cause de l’extrême droite : "Je me sens dans mon endroit en tant qu’artiste, je suis précisément là où je dois être. En tout cas, c’est comme ça que je conçois l’art. Il peut être subversif, il doit bousculer, mettre des curseurs là où on a envie de les mettre. Forcément, je m’expose à un certain nombre de critiques. Quand on choisit de faire du rap, avec une dimension provocatrice comme la mienne, le packaging, c’est aussi celui de recevoir des coups et d’y faire face. Mais j’ai le cuir solide et je suis à l’épreuve des balles".
Pour finir, Médine parle aussi d’une certaine malédiction dans le paysage du rap : "Ce n’est pas propre à mon cas. C’est un peu une malédiction qui s’exerce sur le rap. Il y a une double insulte qui est faite à cette musique et à cet art depuis longtemps. Les rappeurs n’ont pas le droit au second degré, ni la capacité d’extrapoler et de se projeter dans un récit fictif. La deuxième insulte, c’est celle qui est faite au public. Le rap est la musique la plus populaire et écoutée. J’ai l’impression que l’on traite le rap de la même manière que l’on va traiter les minorités populaires, de manière stigmatisante et sans nuance".
