Selon Dana White, l'argent a gâché les carrières de Conor McGregor et Khabib Nurmagomedov

Lorsque Dana White affirme sans détour que "l'argent ruine tout", il ne s'agit pas d'une simple boutade. Cette déclaration, venue du président de l'UFC résonne comme un aveu troublant. Comment celui qui orchestre les contrats à plusieurs millions peut-il critiquer le pouvoir corrosif de la fortune ?

Lors d'un événement organisé avec Prince St Pizza, Dana White a révélé ses véritables réserves concernant le combat entre Floyd Mayweather et Conor McGregor. Son opposition ne portait ni sur l'intérêt sportif ni sur le potentiel spectaculaire de l'affrontement. Ce qui l'inquiétait vraiment, c'était les sommes astronomiques en jeu – suffisamment considérables pour altérer fondamentalement la psychologie des combattants.

Pour étayer son propos, le patron de l'UFC cite deux légendes vivantes : Conor McGregor et Khabib Nurmagomedov. Ces guerriers d'exception ont dominé leur discipline et repoussé toutes les limites imaginables. Pourtant, selon Dana White, leur trajectoire illustre parfaitement sa théorie. "Après avoir engrangé des sommes considérables, c'est fini", résume-t-il.

La psychologie du combattant fortuné

La réflexion de Dana touche à une vérité humaine fondamentale. La motivation évolue avec les circonstances. Quand un athlète possède déjà plus d'argent qu'il ne pourra en dépenser, les forces motrices qui le poussaient autrefois – la nécessité, l'ambition brute, le désir de reconnaissance – se diluent inévitablement.

Conor McGregor, après son affrontement lucratif avec Floyd Mayweather, a considérablement espacé ses apparitions dans la cage. Khabib Nurmagomedov a raccroché les gants à 32 ans, au sommet de sa gloire, invaincu. Ces décisions, déroutantes pour des compétiteurs réputés insatiables, deviennent parfaitement rationnelles sous l'angle financier. Pourquoi risquer des dommages cérébraux irréversibles quand vous avez déjà dépassé tous vos objectifs matériels ?

"Je ne voulais pas organiser ce combat Mayweather-McGregor", affirme-t-il. Pourtant, qui a validé l'opération ? Qui a permis à Conor de devenir richissime avant de constater son inactivité croissante ? Critiquer les conséquences d'un système qu'on a soi-même édifié relève de l'exercice acrobatique.

Dana White soulève une question légitime sur la relation entre richesse et performance dans le sport de combat. Mais il est aussi prisonnier du monstre qu'il a créé. L'UFC est devenue ce qu'elle est précisément parce qu'elle offre des opportunités financières inégalées. Vouloir maintenant que les combattants restent affamés malgré leur fortune relève du vœu pieux.

Le paradoxe demeure : sans argent, pas de stars mondiales. Avec l'argent, les stars s'évanouissent dans le confort. Entre ces deux réalités, Dana White navigue en eaux troubles, conscient que chaque succès commercial pourrait signer la fin d'une carrière compétitive.