Ciryl Gane bientôt à la retraite après l'UFC 321 ? : "pourquoi continuer après..."

Arrivé tardivement dans la discipline à 28 ans, Ciryl Gane n'a jamais prétendu être habité par la flamme sacrée du guerrier. "Je n'ai jamais rêvé d'être un grand champion quand j'étais jeune", confiait-il en 2022 à RMC Sport. Une franchise désarmante pour un athlète évoluant au plus haut niveau de son sport.

Les cicatrices sont encore vives. Deux échecs successifs face à des légendes : Francis Ngannou d'abord, pour la ceinture des lourds, puis Jon Jones dans un combat où il n'a pas fait le poids. "Franchement, je pensais qu'il ne reviendrait pas. Ciryl est arrivé tard dans le combat, presque par accident. Après Jones, je me suis dit qu'il en avait peut-être eu assez", admet Baba Diagne, ancien combattant de boxe thaï, pour RMC Sport.

Pourtant, « Bon Gamin » a choisi de revenir et de se frotter à Tom Aspinall. Mais pas n'importe comment. Métamorphose complète : nouveau camp d'entraînement, préparation intensive à Dubaï, travail acharné sur ses lacunes en grappling. Son coach Fernand Lopez a longuement sondé sa motivation avant de valider ce retour. La réponse de Ciryl Gane fut sans équivoque : "J'ai fait des sacrifices pour ne rien regretter. À la fin, il ne doit pas y avoir de 'si'".

La malédiction du troisième essai

Les statistiques sont impitoyables : aucun combattant de l'histoire UFC n'a décroché la ceinture après deux tentatives manquées. Tom Aspinall ne s'est d'ailleurs pas privé d'enfoncer le clou : "S'il ne gagne pas le titre cette fois, il ne le gagnera jamais. Il n'aura pas de quatrième chance".

Pour beaucoup d'observateurs, une nouvelle défaite signerait la fin de l'aventure. "S'il perd trois fois un title shot en trois ans, le public sera très dur avec lui", estime Alexandre Herbinet, journaliste MMA, pour RMC Sport. "Ce serait cruel, car il aurait perdu contre des monstres : Ngannou, Jones et Aspinall. Mais il resterait le Français qui a échoué trois fois pour le titre. Je ne vois pas pourquoi il continuerait. Il a tout pour réussir ailleurs, dans les médias ou le cinéma".

Baba Diagne partage cette analyse : "Si Ciryl perd, personne ne lui en voudra d'arrêter. Il a construit beaucoup de choses hors de la cage, il n'a plus rien à prouver". Ironiquement, une victoire pourrait tout autant marquer son départ. "S'il bat Tom Aspinall, c'est comme s'il avait fini le jeu. Il serait le premier champion UFC français de l'histoire. Pourquoi continuer après avoir battu le boss final ?", suggère Antoine Simon, consultant MMA.

Samedi soir, dans la cage de l'UFC 321, Ciryl Gane ne défendra pas seulement ses chances de gloire. Il jouera sa place dans l'histoire du MMA français, peut-être même son avenir dans le sport. Victoire ou défaite, ce combat pourrait bien être son dernier acte majeur sous les projecteurs de l'octogone.