George Clooney face à l'IA : "On peut déjà imiter ma voix de façon convaincante"

À l'approche de la sortie de Jay Kelly sur Netflix le 5 décembre, George Clooney s'exprime sans détour sur les dérives de l'intelligence artificielle. Pour l'acteur oscarisé, la technologie représente désormais une menace tangible : des imitations de sa voix et de son visage circulent déjà, suffisamment réalistes pour tromper le public.

Dans ce nouveau film, George Clooney prête ses traits à un acteur célèbre confronté aux compromis de sa carrière et aux illusions de son image publique. "Un personnage qui résonne avec son propre parcours, sans toutefois relever de l'autobiographie. L'interprétation d'un homme réalisant tardivement ce qu'il a sacrifié l'amène naturellement à interroger ses propres choix", confie-t-il à Télé Cable Sat.

Loin de se laisser définir par sa notoriété, George Clooney revendique des racines solidement ancrées dans le réel. Avant de conquérir Hollywood, il a enchaîné les emplois modestes : vente d'assurances en porte-à-porte, manutention dans un entrepôt. Ces expériences l'ont vacciné contre les excès d'ego. Quant à son éducation familiale, marquée par les discussions et le rire, elle constitue selon lui son véritable socle.

"La célébrité ne transforme une personne que si celle-ci le permet", affirme-t-il. Et s'il accepte l'exposition inhérente à son métier, il reconnaît que ses enfants en paient le prix fort. Eux n'ont jamais sollicité cette vie sous les projecteurs et doivent composer avec la renommée paternelle au quotidien. Toutefois, l'acteur relativise rapidement : face aux véritables épreuves que traversent tant de gens, il refuse de se plaindre. Avec autodérision, il avoue même rêver parfois de retrouver l'anonymat pour faire tranquillement ses courses.

Le quotidien comme antidote à la célébrité

C'est dans sa vie de famille que George Clooney trouve son équilibre. Ses enfants ignorent superbement son statut de star, ce qui le ravit profondément. Pour eux, il reste simplement celui qui prépare des pancakes souvent ratés. Cette normalité constitue sa meilleure protection contre l'artifice.

Mais c'est sur l'intelligence artificielle que l'acteur se montre le plus alarmiste. Les deepfakes reproduisant sa voix et son apparence atteignent désormais un niveau de crédibilité inquiétant. L'ère numérique impose une nouvelle vigilance : il faudra apprendre à douter systématiquement de ce que l'on voit et entend.

Pourtant, George Clooney conserve une certaine confiance en l'humain. Si l'IA peut générer des images, elle ne saura jamais reproduire l'inexplicable alchimie qui transforme certains individus en icônes. Le mystère de la starification échappe encore à toute analyse rationnelle. Et tant que cette part d'humanité demeurera incompréhensible, conclut-il, quelque chose d'irremplaçable subsistera.